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Message par Cathy Aujourd'hui à 14:14

Valérie Beck
le 18 déc. 2016
Lac des cygnes des saisons passées
Compte rendu de 2006
Le Riche LetestuPaquette

La première chose qui étonne est la froideur des costumes et des décors du premier acte. Ces tons délavés, ces grands pans de murs façon béton....
et puis le premier acte a commencé... très bien dansé mais quel ennui... on sent dans le corps de ballet un poids, une douleur, un ennui !
Heureusement, une petite surprise m'attendait. J'étais assise au premier rang mais complètement sur le côté, juste devant les timbales et les cuivres graves (tuba trombone... d'ailleurs Mr le Tuba, vous avez bien rigolé....)
et là, juste devant il y avait Mathilde Froustey qui se trouvait de ce côté.
Je l'adore et quel régal de la regarder danser... c'est ci facile pour elle!
j'ai pu observer ses expressions, sa technique, sa légèreté, son bonheur de danser, et sa beauté....

Le Prince n'a pas grand chose à faire, mais dès que Nicolas s'est mis à danser, ça y était, je retrouvais ce qui fait que j'aime la danse classique; tout est devenu vivant, humain...
Karl Paquette affirme une très belle présence sur scène, et leur pas de deux a été le sommet de ce premier acte.
Il s'opérait une vraie magie entre les deux danseurs qui se confirma au second acte
Nicolas, prince qui a le "mal de vivre" et qui obéit aux injonctions de cet imposant précepteur... qui semble si peu en harmonie, en accord avec le monde qui l'entoure et qui l'ennuie... a danse la variation qu'on pourrait appelé " la mélancolie" avec la sensibilité qui le caractérise, une grande sobriété, l'émotion étant "sur le fil"

Le second acte

Je m'attendais à tout mais pas à cela! Je trouve toujours Letestu froide, mauvaise actrice... technique sublime mais manque d'âme...
Et là.... j'ai vu le plus beau cygne blanc de ma vie! même ma Guillem adorée fut oubliée
Odette arrive : frémissement des pieds, mouvements de la tête quand elle lisse ses plumes très expressifs, précision, grâce, fluidité, féminité, douceur, tendresse, détresse, bras on ne peut plus souples...
je n'avais jamais vu cette danseuse faire oublier sa technique à ce point. On ne voit plus qu'une princesse cygne, d'une grâce à couper le souffle, d'une tristesse à pleurer soi même, d'une beauté et d'une irréalité renversante, d'une expressivité immense et d’une expressive douceur...
mon Dieu, quel osmose entre le couple! On n'entendait plus un bruit dans la salle, il se passait vraiment quelque chose d'extraordinairement magique et beau à cet instant... Le prince fond d'amour, et on le sent à ce moment aussi vulnérable que le cygne. Les serments furent douloureux à voir, car on n'avait l'impression que ces deux êtres étaient aussi perdus l'un que l'autre, et que leur amour n'allait pas suffire à les protéger...
comment ont-ils fait pour se rendre aussi vulnérables? c'est le mystère de l'art...
bref, dès le pas de deux finis, il y a eu un soulèvement collectif dans la salle d'applaudissements et de bravos hurlés, comme une grande vague collective... ça transporte
On a déjà beaucoup parlé des quatre petits cygnes... mais c'est vrai : une perfection!!!! mon Dieu... ces mouvements de tête qui peuvent avoir l'air si bêtes étaient " très danses russes". Un jeu de miroir entre ces danseuses, parfaitement immatérielles!!!
Et les cygnes ! Voir toutes ces danseuses animées d'un seul et même souffle, nous offrir un spectacle de cette précision et de cette magie!!!!

Quant au pas de trois avec Paquette!!! Les trois artistes étaient en état de grâce!!! Je trouve toujours le rôle de Rothbart grotesque, mais là, il prenait toute sa mesure!!! ce magicien devient réel, et pas une attraction ratée d'un ballet conte de fée... de plus, l'intelligence de Noureev fait que tout de suite, on comprend que ce monde imaginaire n'est peut être que le rêve eveillé peuplé de beauté et de cauchemard d'un prince fragile et apeuré... ah Noureev, vous êtes vivant quand on danse vos ballets... c'est si vrai, et j'ai beaucoup pensé à vous hier soir.... vous nous manquez toujours.....
Au troisième acte.... Le cygne noir de Letestu est une femme très complice de Rothbart, qui va se jouer du prince et s'en délecte à l'avance; magnifique technique, belle présence, mais il manque ce petit quelque chose qui signe les grands cygnes noirs, et la Guillem reste pour moi la référence!
Pour l’ acte 4 retour de l'émotion pure et indicible.... c'est le moment de préciser les progrès immenses de Karl Paquette; j'ai vu un danseur prendre un nouvel envol ce soir. Paquette avait déjà une belle dimension artistique, maintenant, il devient un danseur précis, à la technique qui brille....
une fois encore le trio est parfaitement en harmonie; Leriche et Letestu ( les portés, extraordinaires, d'une hauteur, d'une amplitude et d'une facilité) forment vraiment un couple déchirant...

Valérie Beck
Administrateur
le 18 déc. 2016
Compte rendu 2015

Hannah O Neill
Yannick Bittencourt
Karl Paquette
une horreur! ( sauf les rôles titres!)

Je n’ai malheureusement pas pu découvrir pour cette série Laura Hecquet et Audric Bezard mais j’ai pu à la dernière minute obtenir une place qui m’a permis de voir deux sujets, Hannah O’ Neill, que je ne connaissais pas du tout et Yannick Bittencourt.

Si les deux sujets ont largement dépassé mes attentes, pour le reste de la soirée, j’ai eu l’impression d’un fabuleux gâchis pour différentes raisons que voici :

1) tempi trop rapides; le corps de ballet court SANS ARRÊT après la musique; tout semble soit survitaminé, soit bâclé, personne n'a le temps de s'installer dans la danse. Il y a une telle effervescence sur le plateau et dans la fosse d’orchestre que le spectateur a l’impression d’assister à l’entrainement du marathon de Paris de ce week-end : épuisant

2) Les costumes, refaits, sont vraiment affreux.... ils n'étaient déjà pas merveilleux à la création, mais là toute l’harmonie des tons pastels est effacée au profit de chocs de couleurs plus criardes ; là où des parmes côtoyaient des safrans, des violets francs se heurtent à des orangés de mauvais goût

3) Les quatre petits cygnes de ce soir n’allaient vraiment pas ensemble ; on aurait dit les Daltons, rangés par ordre décroissant, et leur technique donnait l’impression qu’ils peinaient douloureusement dans chaque pas : un groupe de gnomes en goguette partis cueillir des champignons.

4) Horrible trio au premier acte – je ne mets pas les noms parce que ma volonté n’est pas d’être blessante mais de livrer tel quel mon ressenti : l'une des danseuses ne sait pas tenir ses bras, ils volent dans tous les sens, l'autre ne sait pas tenir sa tête : ses mouvements de cou manquent cruellement d'élégance, on dirait un gallinacé qui se réjouit par avance du festin de limaces qu’il va faire.
Alors, oui, la première a du ballon et le montre : elle saute comme une chèvre, mais tout cela n’est pas très gracieux…. J’ai revu ce trio dansé en 1997 par Bart, Letestu et Averty sur youtube, c’est quand même d’un autre niveau….

5) Paquette a revu sa conception de Rothbart, il en fait une caricature : il n’est plus un précepteur machiavélique qui manie le chaud et le froid mais un personnage violent, cruel, brutal avec le jeune prince. Cela manque de finesse ; il fait claquer sa cape sans arrêt, il est frénétique, et son interprétation est toute d’une pièce.

Voulait-il soutenir par une présence forte les deux jeunes sujets ?

Pense-t-il qu’au final Wolfgang est un monstre castrateur ?

Je ne sais pas, mais son double Wolfgang/ Rothbart de 2006 m’avait laissé un souvenir extraordinaire. Là, j’avais presque envie de rire quand, en Rothbart, il ressemble à un petit dragon monté sur ressort sorti tout droit d’un manga prêt à lancer des flammes ! Et pourtant, j’adore ce danseur depuis toujours et j’ai encore son merveilleux Chant de la Terre d’il y a quelques semaines en mémoire.

Certains duos avec le prince sont cependant très beaux et même émouvants, et celui qu’il forme au deuxième acte avec le cygne noir est splendide.

En revanche, le trio final retrouve une frénésie qui ne permet pas à l’émotion d’éclore.

6) A vouloir les rendre parfaits, comme une silhouette unique qui se démultiplierait à l’infini prisonnière d’un jeu de miroir, les 32 cygnes ont perdu leur âme : on dirait l’armée des clones de Georges Lukas…. Alors c’est vrai, pas un bras ne dépasse, pas une jambe n’est plus haute qu’une autre, tous les dos sont à la même hauteur lorsque les cygnes pleurent, mais quelle froideur ! Quelle sécheresse ! On dirait qu’on a vidé de toute émotion, de toute tendresse les ballerines qui ne semblent obnubiler que par une chose : être ensemble. C’est visuellement stupéfiant de perfection mais sur le plan de l’âme glaçant ; on ressent la peine, le mal que se donne le corps de ballet qui ne prend – en tout cas ce soir là – aucun plaisir à la danse.


7) Kevin Rhodes, le chef d’orchestre, avait du se faire ce soir-là une injection de Valéry Gergiev pour interpréter Tchaikovsky comme ça : allez hop, on court, on court, on fait brailler les cuivres, les timbales, les cymbales, vive la fête de la bière à Munich!!!!
C’est un chef que d’ordinaire j’aime bien et je l’ai connu plus subtil.
Cathy
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Message par Cathy Aujourd'hui à 14:18

Bilboette a écrit:bilboette
le 13 déc. 2012
La Bayadère
En lisant le compte-rendu que Shana nous a fait de la dernière représentation de Don Quichotte, j'ai eu l'impression de revivre cette matinée à Bastille pour la Bayadère, au printemps dernier. Comme promis voici donc ce que j'avais écrit à l'époque :

Prise de rôle d'Héloïse Bourdon en Nikiya, accompagnée de Stéphane Bullion en Solor et en arrivant j’ai eu la surprise de découvrir que Ludmila Pagliero remplaçait Sarah Kora Dayanova en Gamztti : j’avais pourtant vérifié hier sur le site de l’Opéra et ce n’était pas indiqué.

J’ai été émerveillée, comme chaque fois, par la richesse des décors et costumes, et par la chorégraphie (toutes les danses autour du feu sacré, puis lors des fiançailles, l’entrée des ombres…). Je crois que de tous les ballets que j'ai vus jusqu' à présent, La Bayadère est mon préféré. Ma mère et ma grand-mère qui m’accompagnaient et découvraient le ballet ont été conquises. Elles m’ont dit après l’acte I qu’elles trouvaient le souvenir de Noureev omniprésent et indissociable du ballet, au point que ça leur donnait des frissons.

Héloïse Bourdon se sort honorablement de sa prise de rôle, on la sentait encore fébrile et manquant d’assurance techniquement mais nul doute qu’elle gagnera en assurance lors de ses prochains rôles. J'ai beaucoup aimé sa danse, belles arabesques, jolies lignes... Elle manquait un peu de fluidité, notamment lors des portés et des passages avec des accessoires. Elle a effectué une belle variation à l’acte II, j’ai juste trouvé dommage qu’elle secoue sa corbeille de fleurs dans tous les sens sans ménagement. C’est un petit détail mais qui fait toute la différence, et pour avoir vu plusieurs versions de cette variation en vidéo, je préfère nettement quand la danseuse fait l’effort de maintenir autant que possible la corbeille horizontale. Elle s’est emmêlée dans son voile lors du pas de deux de l’acte III, le public a retenu son souffle, croyant qu’elle allait tomber, elle a eu du mal à enchaîner avec sa variation mais s’est rattrapée sur la fin. Elle a été très chaleureusement applaudie lors des saluts et a même reçu un bouquet de fleurs.

J’ai observé avec attention la prestation de L. Pagliero après nos discussions sur sa nomination : je reste sur l’impression que j’avais eue d’elle les précédentes fois que j’avais eu l’occasion de la voir. Techniquement c’était correct mais pas brillant (il me semble qu’elle n’a pas terminé ses fouettés, je ne les ai pas comptés mais elle a été obligé de meubler la fin de la musique). Plus gênant j’ai trouvé qu’elle manquait beaucoup de musicalité : au cours de ses variations elle se trouvait souvent arrêtée à attendre sa musique… Elle n’a définitivement pas le brio d’une étoile à mes yeux. Et si je suis d'accord pour dire que Mathilde Froustey manque de finesse dans son interprétation et n'a à ce niveau-là pas l'étoffe d'une étoile, je trouve qu'elle a tout de même une technique plus brillante que Ludmila Pagliero et quitte à voir une danseuse dont l'interprétation n'est pas la plus fouillée et subtile qui soit, je préfère mille fois voir M. Froustey qui en contrepartie offre une technique enthousiasmante.

Ainsi entouré Stéphane Bullion m’a paru bien meilleur que lors de sa nomination il y a deux ans. Il s’est montré bon partenaire, notamment avec Héloïse Bourdon qu’on sentait peu assurée lors des portés. Il a réussi le fameux manège de doubles assemblés et a été copieusement applaudi avant d'être arrivé à la fin de son manège.

Le corps de ballet m’a paru en petite forme : beaucoup de désynchronisations, florilège de pieds pas pointés, d’équilibres pas tenus, et même deux chutes dans l'adage des ombres...

Charline Giezendanner était parfaite dans la danse Djampo, piquante, vive, souriante, ce rôle lui va comme un gant. J'aurais aimé la voir danser une des trois Ombres.

François Alu en idôle dorée a livré une belle prestation, il a été très applaudi.

J’étais ravie de voir Aubane Philbert dans la danse Manou, toujours aussi charmante. Les petits rats qui l’accompagnaient étaient adorables.

J’ai été déçue par la danse indienne, passage que j’aime habituellement beaucoup : Sabrina Mallem, le buste ultra raide, n’était vraiment pas au mieux dans ce rôle… Fabien Révillion, son partenaire, était beaucoup plus à l’aise.

Les deux quatuors du pas d’action étaient décevants, pas très ensemble, beaucoup de déséquilibres, ma mère m’a même fait remarquer à un moment qu’une des danseuses en tutu vert n’était "pas très gracieuse".

Sabrina Mallen qui dansait la variation de la première ombre était vraiment à la peine (dur dur quand on a en tête Agnès Letestu dans la distribution qui a été filmée lors de la création du ballet). Valentine Colasante a rattrapé cette décevante entrée en matière en effectuant une très jolie deuxième variation et Laurène Lévy en troisième ombre a livré une prestation honnête, sans plus.

Dans l’ensemble heureusement que les costumes et décors étaient là pour que cette représentation brille. C’était quand même un peu juste pour une troupe du niveau de l’Opéra de Paris : corps de ballet pas à son aise, interprètes principaux pâlichons (Stéphane Bullion paraissait brillant comparé à ses partenaires féminines, c’est dire… Je précise que je n’accroche absolument pas avec ce danseur, que j’ai l’occasion de voir régulièrement sans que ça n’ait changé mon ressenti, c’est ce qui m’a inspiré cette réflexion)

J’ai beau avoir été ravie par le spectacle dans son ensemble, je n’ai pu m’empêcher d’éprouver une impression de gâchis à voir un si beau ballet si mal servi ; et quelle tristesse de constater que la compagnie au sein de laquelle ce ballet a été créé n’a plus, dix ans seulement plus tard, les moyens de le présenter brillamment…

Valérie Beck
Administrateur
le 13 déc. 2012
Merci d'avoir mis de compte rendu ici, Bilboette!!!

bilboette
le 13 déc. 2012
De rien, Shana ! A la lecture du vôtre ce matin, j'ai vraiment repensé à cette représentation, je crois que j'en étais ressortie aussi déçue et attristée que vous de DQ !

Valérie Beck
Administrateur
le 13 déc. 2012
C'est ce que je ressens à la lecture!!!!

Mais sur cette même série, j'avais été enchantée de la représentation du 4 avril avec Bullion/Zakharova....
comme quoi, tout peut changer  sur une même série suivant plein de choses : les danseurs, leur fatigue, les rôles titres, le chef d'orchestre...
Valérie a écrit:
Valérie Beck
Administrateur
le 19 déc. 2015
MOn compte rendu du 4 avril 2012 que je poste ici avant d'écrire celui sur la soirée d'hier!

La Bayadère – Zakharova/ Bullion/ Pagliero – 4 avril 2012

J’avais longtemps hésité à prendre des places pour cette série. Mes dernières Bayadères étaient décoratives, sans âme, terriblement décevantes.
À cause de distribution tardive, j’ai raté les derniers Solor de Nicolas Leriche et l’ai amèrement regretté.
C’est finalement mon envie de voir Zakharova au moins une fois sur scène qui a eu raison de mes réticences… en vidéo, j’oscillais entre la fascination et un certain agacement devant l’étalage d’une technique grandiloquente, qui nuit à la qualité de l’interprétation…

Je n’avais pas particulièrement d’attente, mais beaucoup de curiosité.

Que dire d’autre si ce n’est que cette soirée fut un enchantement d’un bout à l’autre ?

Zakharova totalement investie dans son personnage avait à ses côtés le Solor de Bullion, plus poète que technicien : leur premier pas de deux fut une merveille de fraîcheur, de jeunesse, de fluidité, de tendresse. Comment ne pas croire que ces deux-là sont jeunes et aiment pour la première fois ?

Le brahmane de Yann Saiz était tout en nuances, et en sentiments contradictoires. Mais il fallait être près ou avoir des jumelles, je pense pour apprécier son subtil jeu de scène.
Allister Mandin campait un Fakir expressif, très présent ; il donne de l’épaisseur à ce rôle un peu ingrat, et on a plaisir à le voir à chacune de ses apparitions.

On comprend dès l’entrée de Nikya, que la sincérité des émotions l’emportera sur la démonstration de technique. Je ne m’attendais pas à une telle sobriété de sa part, après l’avoir vue danser dans  la Belle au bois dormant d’une façon un peu tape à l’œil, à la télé cet hiver.
Ce fut pourtant son choix ;  poésie, spiritualité, douceur, telle apparaît-elle dès son sa première variation.
Son face à face avec le brahmane, montre toute une étendue d’émotion, qui va de la colère au doute,  de la fragilité à la puissance. Elle est déterminée à ne pas aimer cet homme, terriblement puissant, et face auquel elle vacille parfois, comme la flamme d’une bougie dans un courant d’air;  c’est son amour pour Solor qui  lui donne  la force de s’opposer au brahmane.
Théâtralement, tout le duo mimé est d’une lisibilité confondante ;  face à elle, Yann Saiz sort aussi de sa réserve

Quant à la confrontation avec Gamzatti,  c’était une vraie réussite.

Pagliero campe une princesse imbue d’elle-même, très consciente de sa supériorité, de son statut, de sa richesse ; qui se montre condescendante et faussement généreuse avec Nikya avant de dévoiler son véritable jeu, anticipant finalement par ce jeu la scène où le serpent caché dans les fleurs tuera la Bayadère.
Les émotions montaient vers  les spectateurs en vagues successives de plus en plus fortes, les laissant à la fin de l’acte, la gorge nouée…  
Nikya d’abord intimidée, refuse le bracelet que lui tend Gamzatti avec étonnement ; elle ne comprend pas très bien pourquoi celle-ci l’a fait venir dans son palais, et lui fait ce présent,  mais elle ne se méfie de rien ; lorsque la princesse la projette littéralement devant le portrait de Solor pour lui annoncer avec une joie cruelle ses fiançailles, la Bayadère, totalement bouleversée,   perd pied quelques instants. Mais quand Gamzatti lui dit, «  tout ici est à moi, le palais, les richesses, et Solor, toi, tu n’es qu’une porteuse d’eau, Nikya se rappelle que Solor lui a juré son amour au dessus du feu sacré, et ce souvenir lui donne l’audace de se dresser face à la princesse ; la violence éclate de part et d’autre, jusqu’à ce que dans un moment de rage,  Nikya s’empare d’un couteau et se jette sur Gamzatti, apeurée.
La servante intervient à temps, et Nikya réalise l’horreur de son acte et fuit le palais. Gamzatti retrouve sa superbe et se jure de   briser Nikya.

Le rideau tombe, et on est cloué sur son fauteuil, submergé par toutes ces émotions…
 
Le second acte – mis à part les réserves sur les costumes refaits d'une façon honteuse parce qu'ils sont totalement dépareillés!!!! – fut flamboyant
Un corps de ballet très ensemble, très dansant, avec sur les visages une vraie joie de danser !
À noter la très jolie danseuse Manou d’Aubane Philbert accompagnée par deux élèves de l’école de danse pleines de grâce et de vivacité

L’idole Dorée d’E. Thibault a un certain panache…même s’il n’a plus l’élevation d’autrefois.
Je goûte toujours aussi peu la danse indienne, qui me rappelle les séances d’aérobie de Jane Fonda, mais bon, je dois convenir qu’hier soir, tout était très enlevé, avec cette joie à danser communicative.
Au milieu de cette euphorie,  l’arrivée de Nikya créée un vrai malaise.

La première partie de sa variation tout en douleur et en musicalité a suspendu le temps ; la deuxième partie, avec cette joie un peu hystérique, parce que Nikya reprend espoir et croit que Solor lui restera fidèle, comme il lui a promis, était presque brouillonne ; comme si la Bayadère à cet instant précis perdait la tête.
Pendant cette variation, il se passe beaucoup de choses sur scène : chaque personnage incarne une gamme de sentiments variés qui va de la rage contenue (Gamzatti) au malaise teinté d’un peu de lâcheté (Solor) en passant par “mais on ne va pas la laisser faire !” du Maharadja (Phavorin, très bien !)

Par ailleurs, le solo de Solor ne manquait pas de brio, mais on sentait le danseur terriblement concentré ; ce qui a nui à cet abandon dans la danse qui est si jubilatoire pour le spectateur.

À la mort de Nikya, Gamzatti et le rajah quittent la scène royalement semblant dire “et bien voilà qui est fait ! bon débarras” tandis que Solor réalise trop tard que l’irréparable vient de se produire

D’ailleurs la variation de Gamzatti, odieuse à souhait, - je n’irai pas à dire qu’elle n’a pas à se forcer !!!- était très réussie techniquement parlant – à la fin de cette variation, la demoiselle a eu une façon de se planter sur la scène en laissant les bras en l’air comme pour signifier «  vous avez vu ? » le tout accompagné d’un sourire carnassier… ma foi !

Le troisième acte passa comme un rêve…

La descente fut belle : prise dans cette soirée magnifique, j’ai fermé les yeux sur les deux ou trois ombres un peu fatiguées, car les autres étaient parfaites
Un grand moment de poésie, qui montre que l’ONP n’a pas dit son dernier mot ! On peut garder espoir ! Le niveau est prêt à « repartir» pour peu qu’il soit relancé…

Des trois solistes, c’est Giezendanner et sa joie à danser qui a le plus illuminé la scène d’une présence poétique, légère, gracieuse
Bourdon, terriblement concentrée,  avait un masque en guise d’expression ; sa danse était un peu raide, un peu figée ; par un moment, elle s’est rappelé qu’elle devait sourire, a grimacé un demi-sourire, puis s’est de nouveau concentrée à l’extrême
Laffon fut une ombre élégante et dansante

Quant à Zakharova, elle avait dû tronquer son corps de chair par un corps empli d’air pendant l’entracte ; quelle légèreté ! Une ballerine en état de grâce !
Elle n’est plus qu’une Ombre au royaume des ombres, évanescente, impalpable, face à un Solor inconsolable, dans un état second.
Les pas de deux auraient encore gagné en beauté si Bullion n’avait pas lui aussi été si concentré, si à l’écoute de sa partenaire ; il était aux petits soins pour elle, à en perdre cet abandon dans la danse qui me fascine tant chez Guillem ou Leriche, ou même cet hiver chez Ciaravolla et Ganio… peut être que quelques répétitions de plus leur auraient permis d’aller plus loin dans la confiance réciproque de l’un pour l’autre…

Le pas de deux au voile montrait que les ajustements n’étaient pas tout à fait terminés…
Mais malgré tout, il y avait un charme, une magie, un quelque chose qui passait comme un rêve et nous emportait vers un au-delà sublime…

Zakharova m’a  conquise par son sens de la scène, du jeu théâtral,  sa musicalité, et surtout, sa grande simplicité, jusque dans les saluts ! On ne voit jamais l’effort quand elle danse, on ne voit que son personnage.

Par rapport à nos étoiles ?

Rien de plus rien de moins, si je m’en réfère à Dupont, Pujol, Ciaravolla, Osta, Letestu au fil des rôles dans lesquels je les ai vues. ( Je n'ai vu que Dupont et Guérin dans le rôle)
C’est juste une question de style, de façon de bouger, plus «  orientale» plus souple au niveau du buste, des bras, du port de tête

J’étais heureuse de rencontrer une Bayadère aussi attachante, aussi émouvante…  


Dernière édition par Cathy le Dim 17 Nov 2024 - 14:21, édité 1 fois
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ARCHIVES SPECTACLES Empty Psyché

Message par Cathy Aujourd'hui à 14:20


Elisabeth
le 25 juin 2014
Psyché (création septembre 2011)
Voici ce que j'ai écrit à la création ... Ai-je vu le même ballet ? Rolling Eyes
A la création, c'est le Phèdre de Lifar qui précédait Psyché. Or, Phèdre, que j'avais déjà vu, m'avait paru très vieilli. Je n'avais pas du tout accroché. Aujourd'hui, Psyché suit Dances at a Gathering (que j'ai beaucoup aimé).

matinée du 24 septembre 2011

Après l’entracte nous découvrions Psyché d’Alexis Ratmansky. Une belle réussite pour ce chorégraphe et une agréable surprise pour moi.
Un premier tableau et un final plein d’émotions. Sa façon de traiter les groupes était de toute beauté. Une profonde tendresse irradiait des mouvements accomplis par les danseurs habillés couleur chair. Je revois ces portés « descendus » en douceur en symbiose avec la musique. Une musicalité à fleur de peau qui vous prend aux tripes. Il y avait de l’émotion dans l’air. Contraste avec des scènes plus bigarrées. Voir Audric Bezard en punk coiffé à l’iroquoise les cheveux au vent (tiens pour une fois la perruque ne m’a pas gêné !) et jouant du muscle est un moment à ne pas manquer ! En contemplant les costumes de ces messieurs, je me dis qu’il y a dû y avoir pas mal de fou-rires dans les coulisses. Les danseuses sont, elles, transformées en fleurs. Les passages dansés par Claire-Marie Osta/Psychée et Benjamin Pech/Eros m’ont semblé plus ternes. Amandine Albisson, dans sa belle robe dorée, était une Vénus belle et autoritaire.
Des décors presque naïfs, des costumes sobres ou complètement déjantés. J’ai beaucoup aimé cette création. Une espèce de conte. Regret que le programme ne donne pas l’argument simplifié. Je me perds un peu dans les explications légendaires. Mais, peu importe, j’ai passé un très bon moment.
L’orchestre national d’Ile de France dirigé par Koen Kossel a très bien servi la partition de César Franck.

Valérie Beck
Administrateur
le 25 juin 2014
J'adore les archives, merci Elisabeth!

Il montre qu'un spectacle est vu à un moment précis et que tout peut changer d'un jour à l'autre.... la magie du live que Noureev savait si bien dédramatiser

lui qui dansait presque tous les jours savait cela par coeur; un jour bon, un jour pas, un jour magique, un jour terne, mais ça n'avait pas d'importance : l'important étant le partage sur le moment, quoiqu'il advienne!

bilboette
le 3 nov. 2015
Merci, Elisabeth, pour votre compte-rendu de l'époque. Je ne m'en souvenais pas, et je l'ai lu avec intérêt car je garde le souvenir que la plupart des gens avait été déçu par ce spectacle jugé trop kitsch. Je vais regarder si je peux retrouver mes notes de l'époque ou si elles ont disparu avec feu "danser en France. J'avais eu du mal avec le faux ventre de femme enceinte et le final qui m'avait semblé très niais, tout droit sorti d'un film de Walt Disney...

Elisabeth
le 25 nov. 2015
J'ai trouvé le ballet sur youtube, première version.

Je le mets ici :




Psyché : Laétitia Pujol
Vénus : Alice Renavand
Eros : Marc Moreau
Cathy
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Message par Cathy Aujourd'hui à 14:23

Valérie Beck
Administrateur
le 26 oct. 2015
Casse Noisette - Noureev
Superbe photo trouvée sur le site de l'INA

ARCHIVES SPECTACLES M_287510


Noureev, Hilaire et Maurin, à l'INA précisément, pendant le tournage de Casse Noisette.  1988. C'est  sur ce même plateau que Maurin sera nommée étoile!
bilboette
le 3 nov. 2015
Merci pour cette belle photo, Valérie ! Comme ils sont jeunes tous les deux, cela fait drôle...

Valérie Beck
Administrateur
le 3 nov. 2015
Oui, et mon Rudik au milieu  de cette jeunesse! leur communiquant style, finesse, précision, élégance et un peu de son âme slave!!!

bilboette
le 3 nov. 2015
Eh oui ! Je n'ai vu ce ballet qu'une fois, le 25 décembre 2010, mais j'en garde un très bon souvenir. Les interprètes de ce soir là m'avaient déçue car je les avais trouvé lisses et insipides à souhait, mais autour d'eux, quel beau spectacle, quel enchantement, ces décors, cette ambiance, tous ces personnages venus d'univers différents... Je garde le souvenir d'un très beau spectacle de noël avec une vraie magie.

J'adore la valse des flocons de neige, quelle poésie
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Message par Cathy Aujourd'hui à 14:25


Valérie Beck
Administrateur
le 24 juin 2014
dances at gathering 2012

j'exhume ma critique de 2012 pour ce spectacle

La distribution de la première n’est pas celle qui me faisait le plus palpiter sur le papier

Mais j’avais le choix entre une distribution de rêve pour Dances et rester sur ma faim pour Mats Ek ou l’inverse

J’ai privilégié Mats Ek et Appartement

Je voulais revoir Gillot, Martinez, Letestu, Osta, Leriche…

J’aurais bien aimé aussi revoir Céline Talon, Kader Belarbi, W Romoli, qui sont partis déjà

Heureusement, le DVD est là qui a conservé leur talent dans cette œuvre qui ne laisse jamais indifférent

J’ai donc eu droit à une distribution en demi teinte pour Dance, avec une Ciaravolla blessée remplacée par Grinsztajn…

De bien jolies choses, dans cette œuvre sans décor qui dure plus d’une heure. La musique est celle de Chopin. Exclusivement.

Tout d’abord, le plaisir de découvrir une Mélanie Hurel en bleu comme je ne l’avais encore jamais vue : humaine, musicale, poétique… un vrai délice !

J’ai pris un plaisir immense à la suivre, à la regarder…

Sa silhouette n'est ni longiligne, ni maigre, comme c'est trop souvent le cas en ce moment à l'opéra - mais dans ce Dances, Hurel belle, naturelle a dansé sans fard, sans affeterie. Sobre, juste, chacun de ses passages illuminait la scène d'une vraie présence, d'une vraie poésie.

En la voyant danser, j’ai fait un rapprochement entre les partitions de Steeve Reich et le style néo classique de Robbins

Steeve Reich dit « quand les Européens jouent ma musique, c’est toujours un peu raide ; il leur manque cette liberté si particulière qu’ont les Américains par rapport à la pulsation. Les Européens se calent dessus et n’en bougent plus ; les Américains ont cette liberté qui leur permet un léger décalage, un jeu avec elle qui donne toute sa vie à ma musique »

Et je me disais en regardant Mélanie Hurel danser : « c’est cela : il faut en dansant Robbins garder cette pureté de ligne tout en restant libre, comme si on inventait les pas ; il faut garder ce naturel, un corps sans raideur, sans chichi, libre ! »

J’adore quand une danseuse qui jusqu’à présent ne m’emballait pas m’émerveille ! C’est magique ! et c’est ce qui c’est passé ce soir là avec Mélanie Hurel !

A ses côtés Zusperreguy était fraîche et pétillante, Ganio, poétique et lyrique à souhait, Paquette, charismatique, comme toujours, Grinsztajn, extrêmement délicate, un peu maniérée mais si ravissante en mauve…

Tous ces danseurs sublimaient le jeu sec de la pianiste et apportaient un ton désinvolte, humoristique, poétique, doux et percutant tout à la fois

Un ravissement pour l'âme, disons le!

Le reste de la distribution m’a moins emballée, y compris Letestu qui semblait absente ce soir là…

Quand a Pagliero qui vient d’être nommé étoile : pas une once de grâce, ni de fraicheur, ni de naturel dans sa danse ; pas de charme non plus sur ses traits secs. Ce n'est pas qu'elle n'est pas jolie; mais elle n'a pas l'air commode du tout, quand elle danse! on dirait plutôt qu'elle boxe,qu'elle monte au combat...

Mais peu importe

J'ai tout de même suivi avec délice les trios, pas de deux, ou les ensembles, avec cette inventivité toute simple de Robbins... la danse fluide, vive, s'envole; elle exploite des formes, des portés, à l'intérieur même du style " classique" à la grammaire stricte et définie une fois pour toute

Voilà encore la magie de Robbins : inventer des phrases avec un vocabulaire et une syntaxe codifiée ; s'en affranchir, et réinventer le langage...

il émane de l'ensemble une fraîcheur, une candeur, une insolence...

Robbins le magicien donne vie à toute une oeuvre avec quelques couleurs, quelques pas, quelques danseurs... on aimerait revoir cette oeuvre pour entrer en résonnance complète avec elle...


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ARCHIVES SPECTACLES Empty La belle au bois Dormant - 2004

Message par Cathy Aujourd'hui à 14:28


Valérie Beck
Administrateur
le 22 déc. 2013

Ecrit 10 ans plutôt, voici mon très modeste compte rendu, l'un des premiers que j'écrivais alors sur critical dance

e lendemain de la soirée Brown-Lancelot, je voyais la Belle à Bastille avec Letestu et Bart dans les rôles titres.

J'ai été très déçue par l'Aurore de Letestu.
Je l'avais trouvée formidable dans Kitri, mais là, elle m'a déçue, comme elle m'avait déjà déçue dans Juliette, dans Raymonda.

Ce qui m'a le plus étonné, c'est qu'à aucun moment elle ne regarde son partenaire, elle danse seule, il n'y a rien entre eux d'un bout à l'autre; je me suis demandée si JG Bart lui tapait sur les nerfs, tant c'était flagrant.
son adage à la rose était laborieux, ces derniers équilibres tremblant et contractés,on avait l'impression qu'elle n'allait pas finir. elle avait sans cesse le cou dans les épaules, et malgré sa magnifique technique que j'admire au plus haut point, je n'ai pas aimé ses choix artistiques.
Sa vision du deuxième acte manque de charme et sa variation du troisième acte manque d'esprit
Pourtant, mis à part l'entrée difficile dans le ballet, elle s'est jouée de toutes les difficultés techniques du reste de l'oeuvre

J G Bart lui, a été un prince Désiré très crédible; sa technique est magnifique
je l'attendais dans la variation de la méditation, très belle, mais qui gagnera je pense en émotion au fil des années
Elle manque un peu de flammes dans la partie centrale, mais il s'est inténsément engagé en la dansant, et tout au long des actes, il s'est montré un Prince poétique

Ce que j'ai préféré, c'est le corps de ballet ; ce soir aussi, ils avaient l'air heureux de danser; ils se regardaient, et ça change tout
j'ai toujours adoré la compagnie Alvin Ailey pour cela, car els danseurs dansent les uns avec les autres, et pas les uns à côté des autres; et ce soir, c'était le cas; ils formaient une vraie troupe! c'était léger, frais, beau

J'ai beaucoup aimé la fée Carabosse de C Talon ( vue la veille de Forsythe!) Elle a plus d'un tour dans son sac et entend bien mener les choses comme elle l'entend!beaucoup de présence et d'expression; sa malice est cruelle!
Encore une mention par le diamant de Fanny Fiat!
du vif argent! des sauts de chats d'une légèreté! beaucoup d'esprit dans sa danse

Et puis encore un mot pour K Paquette D Moussin en oiseau bleue/ Florine
Il y a eu quelques ratés, mais alors ce n'était pas grave du tout!
ces deux là étaient complices, se cherchaient, se regardaient, se trouvaient
Leur danse était légère, enjouée, plein de grace
Delphine est bien meilleure qu'il y a cinq ans
Ses ports de bras ne sont plus scolaires,ni secs
Elle a laissé la minauderie de la dernière Belle pour une vraie poésie, une vraie grâce!
K Paquette n'est pas le plus belle oiseau bleu techniquement parlant, mais bizarement, il est l'oiseau bleu! Il donne à son personnage une part de mystère, d'espièglerie inattendue
ce tableau était très très poétique
Bref, une soirée pleine de jolies surprises, qui m'a appris que, décidément, peu importe les ratés techniques, les petites imperfections, à partir du moment où la danse est vivante, vécue de l'intérieur, donnée avec générosité

Valérie Beck
Administrateur
le 22 déc. 2013
Je me commente moi même : haha!

voilà ce qui m'a manqué un peu hier : une danse vécue avec chaleur, c'était très bien mais un peu distant, un peu froid...

Elisabeth
le 22 avr. 2014

Bref, une soirée pleine de jolies surprises, qui m'a appris que, décidément, peu importe les ratés techniques, les petites imperfections, à partir du moment où la danse est vivante, vécue de l'intérieur, donnée avec générosité

C'est tout à fait ça, shana. Et je crois que, plus on a d'expérience de spectateur, plus l'ineffable vous touche. Même si on voit plus facilement les petits défauts techniques (heureusement pas avec un œil de professionnel !), on pardonne toujours les "petites imperfections", comme vous dites, pourvu que le charme opère.

Exemple qui me vient à l'esprit : l'adage à la rose dansé par Laura Hecquet, en ce 7 décembre 2013, où elle lâcha un équilibre. Je me souviens de cet instant là, mais surtout de la poésie qu'elle arrivait à donner à ce moment particulier de la chorégraphie.

Je vous envie d'avoir vu le Désiré de Jean-Guillaume Bart.
On peut le voir sur YouTube, mais très brièvement et la qualité de la vidéo est très mauvaise.

Cathy
le 24 avr. 2014
Il était magique en Désiré, j'ai vu la représentation qui a vu sa nomination. Nous étions sur le même rang que sa professeur. Il dansait donc avec Fanny Gaïda. A la fin des applaudissements, une ovation et des applaudissements ont retenti sur le plateau. Nous avons tous compris ce dont il s'agissait. Sa professeur est restée en arrêt dans la rangée et a demandé "vous croyez que ?" incrédule. Nous lui avons répondu "bah oui évidemment". Elle était plus qu'émue. C'était sa prise de rôle, mais Hugues Gall qui d'habitude nommait plutôt en fin de série, n'était sur Paris que ce soir-là ! Il l'a nommé sur sa première représentation, et ses deux représentations suivantes furent encore plus belles et plus abouties. Un véritable prince était né. Dommage que ses problèmes de santé l'ait empêché de mener sa carrière à son terme, car franchement il était l'élégance même.
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ARCHIVES SPECTACLES Empty Onéguine 2011

Message par Cathy Aujourd'hui à 14:30


Valérie Beck
Administrateur
le 19 nov. 2013
Onéguine - hiver 2011
C’est toujours magique de découvrir un ballet ; va-t-on entrer dans l’histoire ? Comment celle-ci sera-t-elle racontée ? Comment les personnages vont-ils exister ?
Je dois dire qu’hier, mardi 20 décembre, la soirée fut superbe !
Tatiana: Osta
Onéguine: Pech
Olga: Froustey
Lenski: Revillion
Grémine: Duquenne

J’avais donc lu très récemment ce très beau texte de Pouchkine ;
Comme je l’écrivais plus haut, la scénographie de Cranko respecte magnifiquement toute la trame et les finesses du roman
Le rideau se lève sur une maison à la campagne, où sont réunis Olga, Tatiana, leur mère, Lenski et quelques amies.
Revillion a du mal à incarner le jeune poète très fleur bleue, tout amoureux de son Olga, la sémillante Mathilde Froustey. Dans le roman, il a vingt ans, il n’a pas encore vécu, ni écrit grand-chose ; tout en en « bouton », tout en promesse. Si le visage de Révillion exprimait bien cette candeur, cette fraîcheur, sa danse en revanche, pas toujours très assurée, dévoilait plus les failles techniques que le personnage. C’est dommage. Car le couple qu’il formait avec Olga/ Froustey n’était pas très équilibré. Olga/ Froustey, à mes yeux, est une jeune fille vive, malicieuse, un peu tête un peu folle. Dans le roman, elle apparaît comme une écervelée à certains moments, elle vit dans l’instant et n’est pas capable d’attachements durables, son plaisir passant avant tout. Sa danse belle, légère, précise, fluide, ample, facile en un mot exprime toute l’insouciance de sa jeunesse, sa joie de vivre. Froustey danse avec tant de facilité qu’on oublie qu’elle danse ; on sent l’affection qu’elle a pour Tatiana, sa sœur si sérieuse, réservée, éprise de livres, calme et tranquille, pas du tout prête à aimer.
Ce qui se produit quand arrive Onéguine/Pech ; dès les premiers instants, Pech incarne un être lassé de la vie, en retrait du monde, qui souffre ; sa danse exprime cette lassitude et ce mal de vivre. Il est austère. Il est différent de tous les autres.
Tatiana en tombe amoureuse sans y être préparée ; dépassée par cet amour violent, elle lui écrit une lettre, la nuit dans sa chambre. La scène où surgissent du miroir le double d’elle même et Onéguine était dansée avec une grande simplicité et intensité. Onéguine, on le devine, peut devenir destructeur malgré lui ; non par méchanceté, mais parce que quelque chose en lui s’est brisé. Les deux danseurs sont justes, simples, mais émouvants. Onéguine est inquiétant, Tatiana oscille entre l’espoir et le tourment.
La suite des évènements annoncée par le miroir le confirme. Dans les romans russes, il y a toujours une scène au miroir où les jeunes filles allument des bougies le soir de Noël et regardent dedans pour voir leur avenir (soit dit en passant, je le fais aussi !)
Si bien que quelques temps plus tard, lorsque c’est la fête de Tatiana et que Lenski arrive à entraîner Onéguine malgré lui en lui ayant fait la promesse qu’il n’y aura QUE Tatiana, Olga, et leur mère, celui-ci se sent trahi ( c’est dans le roman et c’est magnifiquement mis en scène par Cranko) lorsqu’il découvre qu’en fait, il y a tous les voisins auxquels le jeune homme a tourné le dos, lassé de les entendre lui parler du prix du blé, ou des veaux derniers nés. Cette société a fini par prendre ce garçon pour un original, et elle est un peu vexée de voir qu’il se rend chez les Larine et pas chez eux. Ces finesses apparaissent pendant la scène du bal.
Autre belle idée de Cranko : faire déchirer la lettre de Tatiana par Onéguine (dans le roman, il la prend à l’écart et lui explique qu’il ferait son malheur en l’aimant, mais que s’il devait prendre une compagne, c’est elle qu’il choisirait ; d’ailleurs, un peu plus avant dans le roman, Onéguine a dit à Lenski : « quoi, toi, poète, tu as choisi cette Olga, sans profondeur, sans rien pour faire frémir un poète ? Alors que Tatiana semble si riche ! À ta place, c’est elle que j’aurais choisie.» Et il a déjà vexé sans le savoir ce jeune poète à peine sorti de l’enfance.
D’une part, on comprend qu’il par ce geste qu’il rejette Tatiano, d’autre part, cela permettra à la scène finale de trouver toute son intensité quand Tatiana rendra sa lettre à Onéguine et la déchirera de la même manière.
Cranko fait donc danser la société des voisins avec beaucoup d’humour ! C’est pendant ce bal qu’Onéguine, déçu d’avoir été trompé par Lenski, se venge en faisant danser Olga. Toute heureuse de son succès, Froustey/Olga s’amuse ; non ce n’est pas par caprice ! Elle n’a aucune arrière pensée, et elle s’étonne que Lenski en prenne ombrage ; quand celui-ci provoque Onéguine et lui demande réparation, Olga est bouleversée et reste interdite. Elle n’a fait que danser ! Tatiana, très digne après ce qu’elle vient de vivre, essaie aussi de l’en dissuader, mettant de côté son propre chagrin pour éviter un drame.
C’est peine perdue

Le duel rappelle un peu celui – postérieur – de Pierre Bezoukhof dans guerre et paix. Un duel malgré soi. Un duel idiot pour l’honneur auquel on participe sans le vouloir. Les deux sœurs tentent encore de l’empêcher, et sur l’avant-scène, Onéguine/Pech hésite ; il trouve cela inutile, stupide, il sait qu’il doit faire quelque chose pour éviter ce duel, mais les choses suivent leur cours, comme malgré lui. Lenski meurt

Le dernier acte s’ouvre sur la scène de bal, très belle, où l’on voit Tatiana heureuse auprès de Grémine/Duquenne qui donne beaucoup de poids à son personnage avec peu de choses à danser ; ce général est imposant, solide, sans tourment, sans état d’âme, très loin de la personnalité d’Onéguine. Les décors et les costumes, simples, légers, campent toute une ambiance de fête et de plaisirs mondains. C’est simple, c’est beau ; la robe rouge de Tatiana nous révèle qu’elle a accédé à une place dans le monde, à une certaine maturité, à un rang aussi. (Osta était superbe dans cette robe !)
Onéguine revoit donc Tatiana, qui semble l’ignorer, sauf qu’un mouvement en arrière de sa tête au moment où elle quitte le bal avec son mari, prouve qu’il n’est en rien.
J’aime beaucoup une fois encore ce qui se passe sur l’avant-scène entre deux rideaux, où toute la vie défile sous les yeux d’Onéguine ; le passé le hante, les années n’ont rien effacé ; il ne s’est pas pardonné la mort de Lenski, et tout ce qui en a découlé.
Plus tard, dans son boudoir, Tatiana supplie son mari de ne pas la laisser seule ; il la cajole, lui renouvelle toute son affection, mais il a à faire, et s’en va ; entre Onéguine.
J’avais vu sur youtube beaucoup de pas de deux de cette scène ; Pech le danse avec beaucoup de regret, un vrai amour qui s’exprime enfin, une tendresse qu’on ne lui connaissait pas jusqu’à présent et qui nous émeut. Il est donc capable d’être tendre ? Comme s’il avait fallu tous ses drames pour qu’il puisse être lui-même et s’avouer qu’il aime Tatiana. Elle hésite entre sa passion et son devoir. Mais elle finit par lui rendre sa lettre et le congédie ; ce pas de deux coulait tout seul, sans laisser voir le moindre effort, pour nous narrer tous les méandres et les fluctuations du coeur ; ces deux êtres s’aiment, cela ne fait pas l’ombre d’un doute, mais il est trop tard. Tatiana presque heureuse de lui faire vivre ce qu’elle a vécu au moment où elle lui rend la lettre le regrette aussitôt l’instant d’après ; on comprend que plus jamais elle ne trouvera la paix ; le retour d’Onéguine a brisé le fragile équilibre qu’elle avait construit tant bien que mal avec Grémine.

Je salue ici la performance d’acteurs des danseurs qui racontent une histoire, dévoilent les méandres de l’âme humaine, ses conflits, tout ce qui se passe sous un crâne, avec un talent qui force l’admiration. Les pas de deux entre Pech/Osta étaient vraiment de toute beauté. On comprend très bien qu’Onéguine n’a rien voulu, mais a tout provoqué. Tatiana force le respect et la compassion.
Cranko en 1H 30 raconte tout un drame, avec mille finesses psychologiques et des moyens simples. C’est beau, c’est simple, c’est émouvant, c’est intelligent, et c’est tout en subtilité…
------

Valérie Beck
Administrateur
le 19 nov. 2013
Comme j'ai eu la chance de le revoir le lendemain, voici un second compte rendu posté sur le forum danser en france

Compte rendu du mardi 21 décembre

Tatiana : Isabelle Ciaravolla
Onéguine : Mathieu Ganio
Lenski : Florent Magnenet
Olga : Muriel Zusperreguy


Une soirée toute différente de la première, et artistiquement plus aboutie, grâce à l’harmonie exceptionnelle du couple principal. Le ballet y gagne surtout en sensibilité, en finesse d’émotion. Voir Isabelle dans le rôle de Tatiana m’a encore plus fait regretter de l’avoir manquée en Marguerite il y a deux ans, du fait de sa blessure…

Comme je l’écrivais plus haut, le couple Lenski/Olga, est charmant, mais sans épaisseur ; au final, celui incarné par Froustey/Revillion malgré les imperfections techniques de ce dernier est plus vivant. J’aurais aimé voir le Lenski de Hoffalt, au côté de Froustey ou celui de Heymann. Son Mercutio était tellement vif-argent, qu’il donne peut-être au rôle cette fraîcheur qu’on a à 20 ans, absente chez Magnenet.
Olga trop sage, trop posée, pas assez vive, a donc pour amoureux un Lenski-poète qui manque de poésie, de candeur, de jeunesse… difficile de croire qu’il a 20 ans et qu’il est amoureux d’Olga car cet être est un peu imbu de lui-même. Pendant le bal où Onéguine danse avec Olga, sa colère naît de son amour-propre blessé et non du chagrin que lui cause sa fiancée. Fierté de mâle sur le territoire duquel on marche et non de l’amoureux dont le cœur se brise…

Mais revenons au couple principal… même quand elle est simplement debout en scène sans danser, on sent précisément une extrême jeunesse et une inexpérience de la vie chez Tatiana qu’elle ne connaît que par ses livres ; elle est très douce – différente en cela de Osta, au caractère déjà affirmé – et l’arrivée d’Onéguine l’effraye presque ; elle lui donne le bras avec pudeur, toute rougissante. On l’aime d’emblée !

Onéguine, quant à lui, est romantique à souhait ; il est dans ce premier acte terriblement attachant lui aussi. Ce jeune homme « dans la lune » n’est pas fait du tout pour ce monde. La belle éducation qu’il a reçue lui permet de faire ce qu’il faut en société, mais comme un pantin. Il fait mine de s’intéresser à ce qu’on lui montre, à ce qui l’entoure, mais le cœur n’y est pas. Lors du premier pas de deux de l’acte 1, Mathieu Ganio danse avec Tatiana pour être aimable, mais sans plus ; il la trouve mignonne. Mais son monde intérieur le happe ; il porte la main à son front, oublie aussitôt où il est pour retrouver la détresse et la souffrance qui le tourmentent. Cet être écorché vif met les larmes aux yeux, d’autant plus qu’à ses côtés, se tient une Tatiana toute en retenue et d’une infinie douceur. Ce couple est attachant au de là des mots.
Il est impossible de décrire ici la beauté de leur pas de deux. Tout respire, chaque geste a un sens, c’est plein de poésie, d’émotion, de sensibilité… la danse est moelleuse, précise, lyrique, habitée… un moment de grâce… Qui se poursuit tout autant dans la chambre de Tatiana lorsqu’elle écrit sa lettre. Ganio sort du miroir, et l’amour explose… c’est magique !
Dans l’acte 2, Onéguine pris au piège chez les Larine devient odieux. Il va prendre plaisir, tel Méphistophélès à semer la zizanie ce qui rend Lenski brutal, violent, coléreux ; la gifle qu’il donne à Onéguine ramène aussitôt celui-ci au cœur des réalités : il se rend compte de ce qu’il vient de faire et essaie de réparer ses torts. Mais l’autre en face ne décolère pas. Olga l’a humilié, il demande réparation. La douce Tatiana fait ce qu’elle peut pour apaiser tout le monde, sans y parvenir. Sitôt Lenski mort, Onéguine pleure comme un enfant ; ce duel qu’il a vainement essayé d’empêcher mais qu’il a involontairement provoqué– et c’était très vivant entre Magnenet et Ganio !- ne fait qu’ajouter à sa détresse intérieure.
À l’acte 3, transformation de la belle Isabelle qui est devenue une femme de grande classe ; enfuie, la petite Tatiana rougissante et timide ; elle est mariée à un homme qu’elle respecte, mais sans passion. Autant Osta aimait son mari, autant Ciaravolla a de l’affection pour un être gentil comme seul sait l’être Duquenne/ Grémine en scène, mais ce n’est pas de l’amour. Elle croise Onéguine et là aussi, contrairement à Osta, elle ne tourne pas la tête pour le regarder en coin, elle esquisse le geste, mais se reprend.
Dans ce monde du paraître, elle est maître de ses émotions. En quelques pas, Ciaravolla exprime tout le cheminement intérieur qui s’est produit dans cette femme. Les luttes qu’elle a dû mener, et l’acceptation finale de sa situation.

En revanche, dès qu’elle est dans son boudoir, tout explose ; la lettre qu’elle vient de recevoir la met dans tous ses états ; elle ne sait plus quoi faire, et l’aide qu’elle implore auprès de son mari, de ne pas la laisser seule, surprend presque celui-ci tout heureux de l’affection qu’il croit qu’elle lui porte soudainement.
Le pas de deux final était simplement sublime. Onéguine n’est que regret, amour, tristesse du temps qui s’est enfui, de cet amour qu’il n’a pas pu vivre ; Tatiana oscille entre le désir de s’abandonner, et la souffrance qu’il lui est resté dans le cœur. Mais elle déchire la lettre uniquement par devoir, car elle sait que revenir en arrière ne la conduirait qu’au malheur.

Comme je l’écrivais hier, les deux artistes ont reçu une magnifique ovation, tellement méritée !
A mes côtés, il y avait toute une petite famille, fille et garçon d’environs 16 et 12 ans avec leurs parents. Pendant les deux premiers actes, ça papotait, gesticulait, riait un peu, mais fort gentiment. Au troisième acte, toute la famille avait les yeux rivés sur la scène. D’ailleurs, dans la salle, on entendait une mouche voler !

Je suis vraiment heureuse d’avoir vu cette distribution ; la précédente était magnifique aussi, mais celle-ci, de par l’entente du couple principale, a mené tout Garnier directement dans les étoiles…on se prend d’une telle affection pour ce couple qu’on suit toute leur histoire avec une grande empathie… beau cadeau de Noël !!! Merci à eux !

----

si j'ai le temps, je consacrerai un article à cette oeuvre, au roman, et aux interprêtes que j'ai pu y voir

Je concluerai juste en écrivant que pour la première fois depuis des années, j'ai vu un couple bouleversant comme autrefois Guillem/Hilaire, par exemple.... on reste alors sans voix

Je complète mon article aujourd'hui, parce que je lis deci, delà, ces choses avec lesquelles je ne suis absolument pas d'accord

1) L'Onéguine de Mathieu Ganio trop gentil?

Mais les balletomanes n'ont qu'à lire le roman : Onéguine n'est pas un méchant, mais un enfant de son siècle, rongé de spleen. En cela, Pouchkine se réfère beaucoup à Childe Harold, un personnage de Byron qui engendra une longue lignée de descendants littéraires, tous atteints du même mal : non, pas la tuberculose( quoique) mais le mal de vivre


2) C'est Cranko qui a voulu que Onéguine soit méchant


encore faux! Cranko voulait voir la personnalité des danseurs sur scène quitte à changer la chorégraphie; Reid Anderson l'explique très bien dans une interwiew, où il dit que le danseur doit se couler dans le rôle en gardant ses propres émotions, sa personnalité; c'est donc bien le cas avec Mathieu Ganio
Son Onéguine est aussi capable de devenir odieux, mais on sent effectivement une âme douce; dans le roman il est lassé de la vie, et quand il rend sa lettre avec Tatiana, c'est pour la protéger de lui même, mais dès le début, il l'a remarque puisqu'il dit même à Lenski qu'il aurait dû choisir Tatiana au lieu d' Olga
Pouchkine s'amuse même à ébaucher le portrait d'Olga, puis nous dit " allez, c'est sans interet, un portrait comme celui là vous en trouverez à la pelle dans tous les romans! je passe à Tatiana!"

3) j'étais tombée sous le charme de Mathieu Ganio dans la Sylphide, il y a une dizaine d'année; il dansait avec Ciaravola et c'était sublime!

ensuite, je l'ai vu dans :

- Caligula ( à deux reprises, espacées par quelques années)

- Drosselmeyer ( il m'a ému aux larmes, avec cette capacité à s'abandonner complètement sur scène!)

- suite en blanc
- Roméeo
- Onéguine

Sa danse s'affirme, elle gagne en maturité. Sa technique, superbe, - il a un placement mangnifique, des lignes longues, un moelleux naturel - lui permet ainsi de servir au mieux ses personnages qui peu à peu, prennent de l'ampleur, de l'intensité

La sensibilité de Ganio est splendide; quand on le voit sur scène, on ne voit pas un danseur, mais un artiste, tout simplement!
Cathy
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ARCHIVES SPECTACLES Empty Doux mensonges - 2004

Message par Cathy Aujourd'hui à 14:31

Valérie Beck
le 7 oct. 2013

un très court compte rendu de DOux Mensonges vu en 2004

ça m'a fait un choc ce matin de lire les noms de Cecile Talon, Wilfried Romoli, et de Miteki Kudo..... comme je les ai aimés!!!!
J'aurais aimé ce ballet autant que le premier s'il n'avait pas été construit sur la musique vocale de Gesualdo et de Monteverdi
Le debut commence sur des chants georgiens, tout va bien mais tout se gâte pour moi dès le changement de musique : c'est fou, finalement, comme la musique, pour moi, prend autant de place que la danse dans un spectacle; c'est ce qui avait considérablement gâté ma joie pour "Hurlevent."

Le ballet en lui même est magnifique;
un mur gris ferme la scène sur la droite ( vu des spectateurs)
aucun décor, hormis un immense rideau nuage orangé, référence baroque, au dessus de la scène.
deux couples, des trappes, et la vidéo qui est tantôt présente, tantôt non.
Comme je l'ai dit ce matin, Alessio Carbone et Miteki Kudo ont créé une alchimie magnifique. Même lorsqu'ils ne dansaient pas, et se tenaient debout, côte à côté, ils créaient quelque chose de très fort.
Lorsque les couples disparaissent sous la scène, on entend des bruitages, bizarres, qui créent un climat assez angoissant, voire paroxystique, avec les aboiements féroces d'un chien qui se superposent à un enlacement du couple sur le sol.
Les couples semblent errer, chercher une issue qu'ils ne trouvent pas? A la surface, ils dansent, en sous sols, ils errent, ils cherchent.
Cecile Talon et Wilfried Romoli créaient un couple plus austère, plus détaché, plus froid, moins émotionnel que l'autre. Est ce voulu?
Jamais ces deux couples ne se rencontrent, ne communiquent.
En voyant les deux danseuses, Cécile et Miteki, j'ai été éblouie par la qualité de leur danse, de leur investissemnt sur scène et étais vraiment ravie de les découvrir dans des solos.
Cathy
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ARCHIVES SPECTACLES Empty La dame aux camélias -saisons passées

Message par Cathy Aujourd'hui à 14:34

Valérie
J'exhume ici un petit compte rendu où je ne m'étends guère et pour cause!

On peut dire qu'hier, c'était exactement l'inverse de ce que j'ai écrit; tout avait une âme, tout avait du sens...

La dame aux camélias 1er Mars 2010 ONP
Dans les rôles titres : karl paquette, Delphine Moussin, Mathias Heyman, Pagliero, Hurel, Laure Muret, Laurent Novis

Vous savez, parfois vous achetez des ingrédients chers, vous vous lancez dans une recette compliquée, et le plat est fade....
c'est exactement ce qui s'est passé le 1er mars, avec cette distribution notamment

Une histoire célèbre, la musique de Chopin, des robes magnifiques, des danseurs talentueux et puis au final, rien, trois heures d'ennui ( je me suis surprise plus d'une fois à penser a des choses qui n'avaient plus rien a voir avec le spectacle, je m'en étais totalement absentée!.... ça ne m'était encore jamais arrivé!)

J'avais choisi cette date pour voir Isabelle Ciaravola, mais hélas, elle était blessée et a donc été remplacée par Delphine Moussin que j'aime énormément ( je l'avais adorée notamment dans Anastasia, dans Ivan le Terrible)

Est ce par ce que les danseurs ont eu peu de temps pour répéter ensemble que la magie n'a pas eu lieu?
est ce que le ballet en lui même est bavard? ( Ce qui m'a semblé!)

Je ne saurais dire....

En revanche, je cite trois artistes que j'ai vraiment eu plaisir à voir sur scène

La magnifique Mathilde Froustey : même " planquée" dans le corps de ballet, on ne voit qu'elle : elle sera étoile un jour, c'est une évidence! elle a tout et surtout un charisme hallucinant!

Le magique Mathias Heymann, vraiment ! poésie et technique se fondent en lui! je l'ai raté dans le Spectre à la rose cette année, quel dommage! ( quatre heures coincée dans ma voiture! arghhhh!)

et puis la sémillante Laure Muret, belle présence scénique, comme toujours, plaisir de danser évident!

Pour les autres, et bien, comme je le disais chacun a raconté son histoire de son côté sans que l'on comprenne ce qu'ils racontaient ensemble....

Trois heures, c'est long, dans ces conditions!!!

Cela fait partie de mes soirées ratées à l'opéra, mais finalement, il n'y en a pas eu tant que cela car la plupart du temps je choisis mes distributions

a noter que Dorothée Gilbert aussi avait renoncé à danser Manon....

bon, j'en suis venue à me redire une fois encore : ce ne sont pas les chorégraphes qui font les oeuvres, mais bien les interprètes! c'est la même chose en musique
confier le plus beau Ravel a un pianiste bourrin, il ne se passera pas grand chose! même si la technique est là!

Non, il faut autre chose pour qu'une oeuvre prenne vie; il faut ce petit plus qu'on peut appeler âme, si l'on veut!!!

Il n'y avait pas d'âme ce 1er mars!....

bilboette
le 30 sept. 2013
Shana, quelle bonne idée d'avoir retrouvé ce compte-rendu ; j'avais vu une représentation de la Dame la même année il me semble, je vais farfouiller pour voir si je retrouve mes impressions.

Je suis heureuse qu'hier soir vous ayez passé une bien meilleure soirée !

bilboette
le 1 oct. 2013
Malheureusement je n'ai pas retrouvé mes impressions de 2010, elles ont péri avec le forum précédent et je n'en avais visiblement pas de copie sur mon ordi... Ne me reste que la distribution :

18 février 2010 à 19h30
MARGUERITE Aurélie Dupont
ARMAND DUVAL Jiri Bubenicek
MONSIEUR DUVAL Michaël Denard
MANON Isabelle Ciaravola
DES GRIEUX Jérémie Belingard
PRUDENCE Dorothée Gilbert
GASTON RIEUX Josua Hoffalt
OLYMPIA Mathilde Froustey
LE DUC Eric Monin
LE COMTE DE N. Simon Valastro
NANINE Béatrice Martel


Je me souviens que c'était la première fois que je voyais Aurélie Dupont dans un ballet entier. Mon rêve depuis des années !! Enfin réalisé grâce à cette place que j'avais réussi à trouver à la dernière minute (probablement d'ailleurs grâce à un membre de "Danser" !). J'étais folle de joie, Aurélie Dupont, la musique de Chopin, ce ballet dont j'aimais beaucoup les extraits vus et revus en vidéo... Et toujours cette même peur au moment où les lumières s'éteignent, "vais-je être déçue ?". Et non, j'avais passé une soirée magique, le temps avait filé
Valérie Beck
Administrateur
le 1 oct. 2013
Merci Bilboette, pour ces jolies réminiscences!

Cams
le 4 oct. 2013
De mon côté la Dame aux Camélias est le premier ballet que j'ai vu plusieurs fois sur une même série (le début de l'addiction! Mort de Rire )

Je me rappelle ma première représentation: Clairemarie Osta et Mathieu Ganio dans les rôle principaux, Isabelle Ciaravola et Christophe Duquenne en Manon et Des Grieux. C'était formidable! Clairemarie était une magnifique interprète du rôle. Elle formait un très beau couple avec Mathieu Ganio. Ils étaient mignon comme tout avec en plus cette différence d'âge (que l'on retrouve dans le livre) qui rajoutait au côté touchant.
J'avais gardé un fort souvenir des derniers instant de Marguerite quand Manon et Des Grieux apparaissaient dans sa chambre, que Des Grieux "ramasse" Manon pour l'emmener et laisse Marguerite seule. Ça m'avait beaucoup touchée... Isabelle était de plus une Manon formidable, théâtrale au 1er acte, glaçante au 2e et émouvante au 3e.

C'était aussi la série où Stéphane Bullion avait dû reprendre le rôle en catastrophe après la blessure d'Hervé Moreau. J'avais assisté à sa prise de rôle et malgré quelques problèmes de calage bien compréhensible on voyait apparaitre la complicité entre Agnès et lui. Il est par la suite devenu son partenaire de prédilection et il est émouvant d'avoir pu assister à leurs premiers instants.

Je me rappelle aussi de l'Olympia de Mathilde Froustey, très peste, j'avais adoré! elle avait bien mérité sa claque à l'acte 3!

Aussi Dorothée Gilbert et Karl Paquette en Prudence et Gaston. Ils restent inégalés dans ces rôles. Il fallait entendre les rires dans la salle pendant la partie de campagne...

Sinon j'avais aussi vu Aurélie Dupont en Marguerite mais le seul souvenir que j'en ai est que je m'étais ennuyée. Elle n'était pas assez passionnée pour moi et sa danse toujours superbe ne la sauvait pas dans ce type de rôle.

bilboette
le 4 oct. 2013

Sinon j'avais aussi vu Aurélie Dupont en Marguerite mais le seul souvenir que j'en ai est que je m'étais ennuyée. Elle n'était pas assez passionnée pour moi et sa danse toujours superbe ne la sauvait pas dans ce type de rôle.


Je rebondis sur ceci Cams, j'ai lu un peu le meme avis dans un article recent des Balletonautes ; c'est drole car a l'inverse, etant plutot discrete et peu expansive de nature, j' "accroche" plus aux interpretations d'Aurelie Dupont, tres interiorisees, qu'a celles d'Isabelle Ciaravola, tres theatrale, trop pour moi. (D'ou ma frustration car je suis rarement emballee par cette artiste qui pourtant declenche beaucoup d'enthousiasme et que j'aimerais aimer !)

Comme quoi on a vraiment des perceptions differentes !

Cams
le 4 oct. 2013
oui c'est fou!

Pourtant j'aime bien les interprétations un peu intériorisées également . Par exemple sur ce ballet je trouve que ça marche très bien avec Stéphane Bullion mais c'est parce que sont rôle est comme ça. Pour Marguerite je pense qu'il faut être un peu plus expansif. Je trouve Aurélie très bien sur Giselle par exemple parce que son intériorité colle bien au personnage. Mais elle est capable d'en "montrer plus", elle l'avait très bien fait sur Onéguine.

Valérie Beck
Administrateur
le 4 oct. 2013
Merci Cams pour ce récapitulatif des différentes distributions! C'était super de " sentir" et de retrouver cela à travers votre commentaire!

J'ai pour ma part adoré Dupont en Giselle, et aussi dans le rôle de l'Ombre; deux rôles où elle m'a marquée!


bilboette
le 5 oct. 2013
Ah c'est drôle Cams, parce que Stéphane Bullion, pour le coup, je n'ai jamais réussi à accrocher à ses interprétations... Pour moi ce n'est pas intériorisé, c'est vide Comme s'il n'y avait que les pas, mais rien de plus que si c'était un robot qui dansait.
Valérie Beck
Administrateur
le 5 oct. 2013
j'avais cette impression aussi d'un belâtre en scène jusqu'à ce que je le vois dans le Jeune homme... du coup, mon regard a changé du tout au tout!
Cathy
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ARCHIVES SPECTACLES Empty soirée roland Petit 2005 et 2010 ONP

Message par Cathy Aujourd'hui à 14:38

Valérie Beck
Administrateur
le 27 févr. 2013

voici un compte rendu de 2005 par moi même!


L'Arlésienne était dansée par l'époustoufflant J Belingard et E Abbagnato
Chaque apparitionde J Belingard me fait l'effet d'un coup de poing dans les trippes! je n'ai jamais vu quelqu'un avoir une présence aussi forte sur scène, allier la virtuosité technique à une puissance aussi violente. Il y a chez lui quelque chose de brut qui donne des frissons, et sa longue descente vers la folie cloue le spectateur sur le siège. Il m'avait déjà fait cette impression là dans phrase de quatuor de Béjart, où je l'avais trouvé exceptionnel
Outre la puissance de sa danse, sa virtuosité, son charisme, il exhale de lui quelque chose de très animal et de très frais tout à la fois! une juvénilité allié à un instinct puissant; il donne l'impression d'avoir une force hors du commun et sa dernière variation dans l'Arlésienne est un sommum de desespoir, de rage, de folie, de viscères mises à nu... un artiste immense, vraiment
a ses côtés, j'ai découvert une E Abbagnato toute douce, presque mièvre à force de gentillesse, sensible, très loin des personnages de Sylvia et d'Isabelle... très belle ligne, grande douceur. Sa danse est mesurée, sensible, tout en contraste avec celle de Jérémie.
Cependant, on ne comprend pas très bien ce qui se passe entre ce couple, puisque J eremie-Frédéri semble n'avoir aucun amour pour Vivette dès le début, et à lire les autres posts j'ai compris que Frédéri changeait d'attitude au cours du ballet. Qui peut m'éclairer la dessus?

Le Jeune homme et la mort, toujours magique par son intemporalité et son histoire universelle m'a aussi quelque peu laissé sur ma faim
N Leriche fut égal à lui même, tout en sensibilité, avec des sauts époustoufflant, une attente et une angoisse tangible, une dévotion pour la Mort, pathétique, et des prises de risque constants... il se donne à fond, comme dans tous ses rôles, il perd toute fierté, il n'est plus qu'un pauvre jouet...
c'est MA Gillot qui ne m'a pas vraiment convaincue
elle n'a pas la froideur glaciale, la perversité, le côté " statue du commandeur au féminin" que j'aime voir dans ce rôle
j'ai plus vu une démonstration technique que la mort elle même; j'ai vu MA Gillot faire de beaux développés, se promener, mais pas incarner cette mort froide qui se joue de l'artiste...
du coup, le couple était moins tragique que lorsque c'était par exemple Pietra qui dansait au coté de Nicolas ou encore, lorsque c'étaient les créateurs Babillée/ Philippart d'après les extraits que j'en ai vus.
quand à Carmen...
et bien... ma foi... C M Osta campe une jolie fée Clochette!
sa Carmen est plutôt désincarnée et gagne en malice ce qu'elle perd en sex appeal...elle en fait un tout autre personnage, léger, malicieux, facétieux, un peu comme la Satine de N Kidmann dans Moulin Rouge...
évidemment, mes voisins croyaient que c'était Dorothée gilbert, Carmen...
du coup, le ballet prenait un tout autre aspect...
est ce voulu? après tout, zizi et R Petit lui ont fait travaillé le rôle. Lui ont ils donné toute latitude pour qu'elle y mette son esprit?
N Leriche campe un Don José sombre, jaloux, qui perd le fil de son destin propre et épouse celui d'une autre
à la " revoyure" ce ballet ne m'a pas autant emballé que les précédentes fois... peut être tout simplement suis je lassé de la musique de Bizet et de Carmen... tandis que Bach et le jeune homme... et comme le dit Tarlatane, " la magie des toits opère toujours"
c'est si vrai...


pas de Roland petit à la fin du spectacle mais une belle ovation aux artistes... ils sont plus cool à Garnier qu'à Bastille pour le rideau...

Valérie Beck
Administrateur
le 27 févr. 2013
et voici un compte rendu sur la soirée de 2010

Roland Petit : Le loup, Rendez vous, Le jeune Homme 1erOct 2010 ONP
Roland Petit Opéra de paris oct 2010

Rendez-vous ouvrait cette courte soirée consacrée à Roland Petit
Bien vieillot, cette œuvre !
Toute la première partie est d’un barbant achevé, et même Nicolas Leriche n’arrivait pas à donner du relief à cette pièce datée où l’on entend à tire-larigot «  les enfants qui s’aiment » ou «  les feuilles mortes »
Et puis ELLE arrive ! Qui ? La Ciaravola !!! La voilà, la voilà, la voilà !!!
Ah, dire que je n’ai pas pu la voir dans la Dame aux Camélias !!!! (Blessée, elle a été remplacée par Moussin)
Elle m’a rappelé un peu Guillem !
Elle a des bras, des jambes d’un délié et d’une précision ! Une vraie liane !
Elle incarne une femme fatale (pas très originale chez Petit, il n’y a que cela et elles tuent toutes les hommes qui les aiment) et danse un pas de deux avec Nicolas Leriche qui suspend littéralement le temps. Pendant une dizaine de minutes, alors qu’on périssait d’ennui sur son siège, on est tout à coup transporté hors temps, dans un univers de beauté, de perfection, d’art, en un mot. Ce duo est celui du jeune homme naïf et de la mante religieuse, mais c’est aussi plus que cela, quand il est dansé par des artistes du vol de Leriche et Ciaravola
On ne se dit plus «  dommage que Nicolas danse ce navet », on ne se dit plus rien d’ailleurs, on voudrait juste que le moment ne s’arrête jamais !
Voilà, quand deux grands artistes habitent une œuvre, la magie de l’art est là ! Dans les techniques de yoga, on parle de Kumbhaka, la stupéfaction qui peut amener spontanément des arrêts de souffle (qui ouvre alors la porte sur des mondes spirituels) : c’est ce que j’ai ressenti hier !

ARCHIVES SPECTACLES Photo_10

Suivait le Loup !  (ici Kader Belarbi)
Une histoire un peu semblable à la bête et la belle, où une jeune fille est trahie par son fiancé  le jour de ses noces, s’éprend d’un loup qui a l’apparence dudit fiancé, découvre que c’est un loup, en a peur, puis est gagné par la pitié avant de l’aimer pour de bon, avant que celui-ci ne soit tué par les paysans haineux

Ce qui m’a gêné dans ce ballet, c’est que j’ai eu l’impression de voir notre Dame de Paris transposée en Loup ; on retrouve les mêmes mouvements de foule, des pas similaires pour la Bohémienne qui rappelle vraiment Esmeralda, et pleins de petites choses qui font que Petit m’horripile : ces mouvements de bras qui s’agitent, ces cortèges qui tournent dans un sens puis dans l’autre, ce côté bavard, cabaret, facile, coloré, et gesticulant : arggh ! je déteste !!!
Notre Loup était incarné par un Benjamin Pech bien fade, comme souvent
J’ai du mal à aimer sa danse ; j’ai un souvenir d’un Roméo à périr d’ennui, d’un oiseau de feu pas très volant, et pour le feu, on repassera,  et j’ai même oublié les autres rôles qu’il a dansé!
Le Loup  n’a de loup que de nom ; a-t-il pris le parti d’être un loup transformé en homme ou un homme qui se sait loup ? Je ne le sais pas moi-même ; a-t-il voulu dire que cet être était blessé et fragile ? Car il n’y a pas la moindre once d’énergie dans ce qu’il fait
En face de lui, un Duquenne bien comme il faut et tout aussi scolaire !!!
Seule Pujol sortait du lot ; mais difficile pour elle de donner un peu de vie à une pièce où les autres danseurs semblent empêtrés qui dans la technique, qui dans le personnage qu’il doit incarner
Le seul problème, c’est qu’en la voyant danser, j’ai pensé à Giselle, à Juliette, à Hurlevent dans lesquels  elle excelle, mais pas un seul moment je n’ai regardé son personnage
Je me disais sur mon siège : « Ah, Hurlevent, comme j’aimerais le revoir », ou bien,   « j’espère qu’elle dansera Juliette cette année », ou bien encore, «  dommage que l’opéra n’ait pas commencé sa saison avec Giselle comme l’an passé ! »
Bon, quand le Loup meurt et la jeune fille aussi, on est juste soulagé, car l’entracte arrive !

Après l’entracte venait le Jeune Homme et la mort

Je l’avais déjà vu deux fois sur scène avec Leriche et j’avais très peur de la comparaison
Stéphane Bullion incarnait ce jeune homme aux côtés d’Abbagnato qui dansait la mort

La musique commence, le jeune homme est allongé sur son lit… et puis il s’assoit, regarde sa montre, l’écoute, (marche-t-elle ?) et tout de suite, on est happé par l’histoire
Bullion donne à ce jeune homme une fragilité, une souffrance qui va au-delà de l’histoire qui se déroule sur scène
On sent que ce n’est pas seulement la fille et son retard qui le fait souffrir, mais c’est sa vie elle-même. On lui imagine une vie par delà le temps présent du ballet ; c’est rare, cela montre que Bullion a d’immenses qualités d’acteur, et sa façon bien à lui de s’emparer de ses rôles ; on dirait qu’il a été rôdé à la technique de Stanislavski !!

ARCHIVES SPECTACLES Nicola10

Sa danse nous entraîne dans son monde à lui ; on ressent une compassion immense
En outre, Bullion s’arrange très bien avec toutes les difficultés techniques de l’œuvre : il y a les chaises, les tables, avec qui il faut danser et c’est périlleux, voire douloureux.
Dans le documentaire qui lui était consacré, Leriche disait à quel point on se faisait mal en dansant cette œuvre

Techniquement, c’est moins puissant qu’un Babillée, un Noureev ou un Leriche.
Mais c’est tellement habité !

Quand à la jolie Abbagnato, j’étais heureuse de voir une danseuse aussi féminine qu’elle dans ce rôle qui incarne la garce parfaite
D’habitude, les danseuses que j’ai vues avaient une personnalité plus « yang » que « yin »
Gillot, Jeanmaire et Pietragalla font partie de ce groupe
Mais Abbagnato elle, est délicieusement sensuelle, fine, séductrice, tout en incarnant la peste parfaite
Le couple se renforce mutuellement, lui dans son mal de vivre (du coup, on lit plus que ce jeune homme joue avec la mort, qu’avec un amour qui tourne mal) et là aussi les 20 minutes passent à une vitesse incroyable !

Un moment d’émotion très fort, et un moment artistique très puissant ! Servi par l’envoûtante Passacaille de Bach
Ah, petit aparté ; c’est mon ancien directeur de conservatoire,   André Girard qui a eu l’idée de la passacaille de Bach pour ce jeune homme et qui a dirigé l’orchestre !

Voilà, cette soirée résume bien ce que je pense de Petit

- D’abord, il faut qu’il soit servi par des interprètes hors pair, totalement habités par leur personnage, sinon, ça ne fonctionne pas
- D’autre part, ce chorégraphe bavard, qui a un côté cabaret très prononcé, nous donne de temps en temps à goûter des moments chorégraphiques flamboyants !
      Par exemple, l’Arlésienne est à périr d’ennui, et puis hop, la farandole finale est un morceau d’anthologie ! (dansée par Legris ou par Bélingard, c’est d’une force !!!)
Son Notre dame de paris est long à mourir, mais tout à coup, il y a la variation d’Esméralda, ou bien le duo Quasimodo- Esméralda et là : «  O temps, suspend ton vol…. »
 Son Rendez vous est un navet, sauf quand le pas de deux final commence….

Un chorégraphe inégal donc, qui a beaucoup produit, s’est beaucoup redit, mais offre tout de même quelques unes des plus belles pages de danse du XXème
Sur l’heure et quart de spectacle, j’ai goûté très exactement une demi heure de danse…et trois quart d’heure d’ennui pur, où l’esprit vagabonde d’une idée à l’autre !
Mais ça valait vraiment le coup de se prendre la pluie sur la tête une heure allée puis une heure retour en moto pour admirer des artistes que j’aime tant !
A noter que c’était le grand retour pour Ciaravolla, blessé depuis fin février, pour Abbagnato qui avait pris une année sabbatique, et pour Pujol qui n’avait pas dansé non plus la saison passée ( je ne me rappelle plus pourquoi !)

Je continue de penser que l’opéra de Paris n’est plus ce qu’il était du temps de Noureev
D’ailleurs, il suffisait de voir les décors revus au rabais du Jeune homme
Mais certains danseurs ont une personnalité tellement attachante, outre leur technique de danse fabuleuse
J’ai été gâtée car j’ai vu nombre de mes danseurs préférés hier !
Quand à Bullion que je n’avais vu que dans du Prejlocaj, je suis vraiment heureuse de l’avoir découvert hier dans ce fabuleux rôle qu’est le Jeune homme
Un artiste à part entière !

bilboette
le 28 févr. 2013
Merci, Shana, de nous avoir retrouvé ces comptes-rendus ! C'était très agréable à relire !

Nous avions vu pile la même distribution de cette soirée le Rendez-vous / le Loup / le Jeune Homme et la Mort en 2010 (Ciel, 2010 ! Deux ans déjà ?! Argh...). J'ai retrouvé mon compte-rendu, ainsi que mes impressions (ultra rudimentaires, c'était une de mes premières soirées à l'Opéra et j'avais été plus marquée par Suite en Blanc et le Boléro) suite à l'Arlésienne, vue en 2009.

Soirée Lifar / Petit / Béjart
4 février 2009
L' ARLESIENNE
Clairemarie Osta
Jérémie Bélingard

Je ne connaissais pas du tout l'Arlésienne, et j'ai beaucoup aimé, j'ai trouvé ce ballet très enlevé, et j'ai été séduite par l'interprétation de Clairemarie Osta et de Jérémie Bélingard, alors même que je n'apprécie pas franchement ce dernier. Je l'ai trouvé très à l'aise et convaincant dans ce rôle, aussi bien techniquement qu'artistiquement. J’ai trouvé Clairemarie Osta irréprochable techniquement et très touchante dans ce rôle.

Soirée Roland Petit
1 octobre 2010 à 19h30


Rendez-Vous (Le)
LA PLUS BELLE FILLE DU MONDE Isabelle Ciaravola
LE JEUNE HOMME Nicolas Le Riche

Loup (Le)
LA JEUNE FILLE Laetitia Pujol
LE LOUP Benjamin Pech
LA BOHEMIENNE Amandine Albisson
LE JEUNE HOMME Christophe Duquenne

Jeune Homme et la Mort (Le)
Le jeune Homme Stéphane Bullion
La Mort Eleonora Abbagnato

Rendez-vous
Nicolas Leriche était magnifique, tous ses mouvements étaient beaux, souples… Impressionnant ! Et pourtant je ne suis pas souvent touchée par ce danseur. Le pas de deux avec Isabelle Ciaravola (rhâââ, ces jambes… !) m’a paru mettre du temps à « prendre », les premières minutes ne m’ont pas convaincue mais ensuite j’ai été emportée par leur danse. J’ai trouvé que ce ballet était le plus « daté » des trois, les costumes et maquillages des femmes paraissaient vraiment vieillots. J’ai eu le sentiment que cela n’aidait pas à « entrer » dans l’histoire.
Le Loup
C’est le ballet que j’ai le moins aimé des trois. J’ai trouvé l’interprétation de Laetitia Pujol un peu décevante, elle m’a paru avoir un petit air contrit qui ne l’a pas quittée du ballet, comme si elle était triste et affolée tout du long, comme si les sentiments du personnage n’évoluaient pas. Ce n’est là qu’une petite réserve ! J’ai trouvé Amandine Albisson très belle, à mes yeux elle a vraiment l’étoffe d’une soliste et elle était très convaincante en bohémienne cruelle. J’ai bien aimé la scène où les villageois encerclent la jeune fille et le loup avec leurs outils, très théâtrale.
Le Jeune Homme et la Mort
La pièce que j’ai préférée des trois. L’occasion de revoir Stéphane Bullion qui m’avait tant déçue dans La Bayadère (pourtant le soir de sa nomination). Je pense que la raison pour laquelle il me paraît un peu absent est que son visage reste totalement impassible et inexpressif, son corps danse, vit, raconte une histoire mais le visage reste de marbre. Peut-être est-il très timide ? Quand je danse je suis pareille, je peux faire ce que la chorégraphie exige avec le corps, mais quand il s’agit de me tirer une expression du visage… Ce ballet était pour moi l’occasion de revoir Eleonora Abbagnato sur scène et ce fut un plaisir dès la première seconde où elle est apparue. J’apprécie toujours autant cette danseuse, je lui trouve une présence et un petit quelque chose bien à elle.

De façon générale j’ai trouvé l’ensemble des danseurs excellents et parfaitement dans leurs rôles, mon seul petit bémol serait l’expression de visage de L.Pujol, c’est pour dire ! C’est un plaisir de retrouver les danseurs de l’Opéra qui, même si on fait parfois les difficiles, sont tout de même magnifiques !

Côté chorégraphie, je pense que je ne suis définitivement pas fan de Roland Petit. Autant j’ai bien aimé ces ballets et passé une bonne soirée autant aucune des pièces ne m’a transportée loin du quotidien. Peut-être est-ce du à leur courte durée, mais j’ai le sentiment qu’il y manque aussi une certaine poésie… Et puis ces scènes de sexe à répétition… Trop pour moi, cela me fait l’impression d’être plaqué là et d’être l’élément indispensable, et non d’arriver naturellement dans l’histoire. Je m’étais ennuyée devant Proust ou les intermittences du cœur, je m’en souviens… En revanche j’avais beaucoup aimé L’Arlésienne, j’avais vraiment été conquise !

Valérie Beck
le 28 févr. 2013
Merci Bilboette pour ces archives; nos regards vont dans le même sens semble-t-il!

C'est la raison pour laquelle je n'irai probablement pas voir cette série cette année, sauf distribution exceptionnelle!

TimeWarp
le 28 févr. 2013
Merci de nous faire partager vos compte rendus  Wink
Donc en 2005 Nicolas Leriche dansait Le Jeune Homme et Carmen la même soirée   Quelle santé!
Valérie Beck
Administrateur
le 28 févr. 2013
Et oui, Nicolas Leriche!!!
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ARCHIVES SPECTACLES Empty Don Quichotte

Message par Cathy Aujourd'hui à 14:41

Valérie
le 10 oct. 2012
Don Quichotte
j'ai exhumé de mon blog un ancien compte rendu d'un Don Quichotte vu en 2004 avec

Paquette/ Abbagnato/ Riquier/ Gilbert/ Saiz/ Roque

je vous le livre tel quel, c'était la prise de rôle de Paquette et d'Abbagnato- Dorothée Gilbert dansait la demoiselle d'honneur et Ciaravola, la Reine des Dryades!

soirée du 26 mai

Bon, c'est un peu tard! mais malheureusement, je n'ai pas pu écrire cette critique plus tôt!
J'ai bien évidemment lu celle de Cathy que je rejoints sur bien des points, mais il y a juste quelques petites choses que je voudrais ajouter

La soirée en elle même dégageait quelque chose de spécial, un bien être que j'ai rarement éprouvé à ce point ces dernières années, comme si tout le monde était en harmonie, comme si une sorte de paix, de joie était descendu ce soir là sur la scène. Le corps de ballet était PARFAIT!!!
Et tous les danseurs étaient uniques, eux mêmes en quelque sorte, ce qui faisait parfaitement oublier les petites fautes techniques qui passaient vraiment au second plan, comme le décalage entre les deux amies de Kitri; ce n'était pas grave...

J'ai trouvé Karl Paquette assez crispé au premier acte pour ses solos, mais tout de suite après ce premier acte, il s'est bien affirmé dans le rôle et il campe un Basilio très personnel, plaisant, avec une veine d'acteur comique insoupçonné jusqu'à présent!
Pour une prise de rôle, c'est un franc succès! bravo à lui!
C'est un partenaire extrêmement attentif, et il formait un couple très complice avec Eleonora Abbagnato ; et oui, ses portées! j'en ai eu le souffle coupé!!!
De tous les danseurs/ses de la soirée, c'est elle qui m'a le moins charmé par son style : à mon goût, trop de minauderies et pas assez de force; elle a des bras très déliés, une belle technique, une très jolie silhouette, des équilibres très sûr, mais j'ai une autre vision de Kitri.En revanche, si elle danse un jour Aurore, je courrai la voir!
En fait, je n'ai eu d'yeux toute la soirée que pour Dorothée Gilbert : j'ai eu l'impression d'assister aux débuts de Moniques loudières que j'avais vu dans ce même rôle en 1981, qui m'avait éblouie, (elle éclipsait presque ce soir là Noella Pontois qu'elle remplaça cette même année dans Kitri pendant une tournée d'été en Italie, Noella s'était blessée) et qui était nommée etoile six mois plus tard : la même sublime technique, la même espiéglerie, le même piquant, un style très pur et très juste, un jeu d'actrice très réussie. Elle danse a la fois avec une grande simplicité, une grande classe, et en même temps, elle va au bout de tous ses mouvements. Elle accapare tout l'espace de la scène à elle, je ne l'avais encore jamais vue danser, j'ai été emerveillée; j'avais l'impression de revoir Don Quichotte, période Noureev, lorsqu'elle dansait.
D'autant qu'elle revient danser dans l'acte des dryades aux côtés de de Myriam Ould Braham et de Mathilde Froustey qu'elle éclipsait tout naturellement.
L'autre danseuse que j'ai beaucoup aimée est Nathalie Riqué : elle habite bien son personnage, elle a beaucoup de présence, et sa danse "un peu aguicheuse" contraste merveilleusement avec celles des amies de Kitri; c'est une bonne actrice aussi, et le couple qu'elle formait avec Espada (Yann Saiz) était très plaisant à voir: Passion, quand tu nous tiens! semblaient-ils dire tous les deux, en prise avec leur séduction, et leur jeu dansé, parade amoureuse colorée!
et puis Isabelle Ciaravola : magnifique dryade! les jetés à la seconde (? quels noms cela porte-til?) étaient suspendus en l'air, comme si elle était une plume; quand à la série de développé seconde... et les tours attitudes / développés!!!!
Décidement, cette scène des dryades reste pour moi un grand moment dans l'univers du ballet classique: j'adore sa magie, son côté slave; c'est très habile de la part de Petitpas, de mettre en avant cette beauté irréelle de danseuses en tutus, qui évoluent dans un monde onirique, au milieu de toute cette fougue latine
Autre mention, les torréadors : je les trouve d'habitude toujours un peu ridicules, mais là! chapeau! ils m'ont convaincue!
Pour le reste, j'ai regretté le Don Quichotte de Jean Marie Didière, mais le sancho pança de Fabien Roques était très très drôle!

Elisabeth
le 11 oct. 2012
Vous aviez l'oeil shana !
Bonne idée que cette nouvelle rubrique un brin nostalgique ...

Valérie Beck
Administrateur
le 11 oct. 2012
acchhhh!!!! la nostalgie!!!! Mr. Green

je n'ai malheureusement retrouvé que celles là, qui avait été écrite sur critical dance, danser en français, donc encore avant la création du site de Cathy!

je crois d'ailleurs que c'est mon dernier Don quichotte! ( ???)
je ne me rappelle pas avoir vu la série de 2007!

Mais si certains d'entre vous l'ont vu et ont gardé quelques parts leurs compte rendus, et bien, exhumez là pour notre plaisir!

Elisabeth
le 11 oct. 2012
Et voilà, représentation du 4 mars 2007.
Commentaires écrits pour feu Danser en France.

Je me souviens. Deux jours avant, j'étais "malade comme un chien", mais, je n'aurais, pour rien au monde, manqué cette représentation. Je me sentais beaucoup mieux déjà, arrivée à Bastille !

Bonjour à tous,

Dûment dopée et médicamentée (un vilain microbe m’a mise à plat depuis quelques jours) me voici enfin à Bastille en ce 4 mars 2007. Billets pris depuis si longtemps (merci internet), DVD de Don Quichotte visionné maintes et maintes fois avec délice, suspense de la distribution (allait-on voir Mathias ou Karl ?). Bref, j’anticipais avec bonheur cette représentation.

Comme d’habitude, Bastille était bondé, beaucoup de jeunes (parfois très jeunes) enfants. Ils doivent être particulièrement sages. Ma petite dernière qui a 5 ans est certes ravie de « regarder la danse » avec sa maman sur DVD mais je ne la vois pas se tenir tranquille pendant trois actes au théâtre. La salle fut très chaleureuse et enthousiaste, encourageant les danseurs de leurs « bravo ». J’aime ça.

Suspense levé, c’est Aurélie Dupont et Mathias Heymann qui ont dansé. Je suis heureuse pour lui. Cela aurait été dommage qu’il ne puisse assurer sa seule représentation.

Mathias est très jeune et c’est vraiment une gageure pour lui d’avoir réussi à réussir le défi de danser le rôle de Basilio. Et il s’en est tiré avec beaucoup de dextérité. Il a beauoup de présence et avec encore du travail et l’expérience il va acquérir cette maturité et cette sûreté qui font que chaque pas paraît si simple. Et comme l’art de la danse est difficile !!!
Aurélie Dupont a été une Kitri très sûre guidant son jeune partenaire et le sécurisant. Ils formaient un joli couple. Aurélie est décidément LA DANSEUSE. Elle irradie sur scène et nous enchante toujours.

Audric Bézard et Alice Renavand dansaient Espada et la danseuse de rue. Il m’a semblé qu’Audric était un peu « sec » à l’acte I. Espada est un rôle difficile. Il avait sans doute le trac. Je l’ai trouvé plus convainquant dans l’acte III. Quant à Alice, elle m’a tout à fait séduite. Elle a du punch, de l’autorité, une personnalité et j’espère qu’elle sera première danseuse.

Sébastien Bertaud nous a gratifié d’un gitan très canaille. Eric Monin fut un Gamache particulièrement loufoque. Je fus un peu déçue par le Don Quichotte de Richard Wilk qui m’a semblé un peu trop ordinaire et manquant du panache de Jean-Marie Didière . Mention spéciale à Fabien Roques qui fut un Sancho Pança désopilant à souhait.

Dans la scène de la vision, le rayon de soleil fut Cupidon, Miteki Kudo, toujours aussi fine et délicate.

Bravant ma réserve naturelle et n’écoutant que mon envie, je suis allée féliciter les artistes à la sortie …. et quémander quelques autographes. Aurélie avait les bras chargés de fleurs. Elle est aussi ravissante à la ville qu’à la scène. J’ai pu dire deux mots à Mathias. Vous pourrez le voir dans La fille mal gardée car il ne part pas en Australie (mais sans doute pas dans le rôle principal…). Il m’a confié qu’il avait travaillé deux mois avec Manuel Legris pour ce spectacle. Manuel qui était aussi à la sortie des artistes et qui s’est fait « happer » par quelques touristes japonaises et leurs appareils photos. Il s’est prêté de bonne grâce à leurs demandes. On sent qu’il a l’habitude !

Une après-midi bien remplie…. Qui m’a apportée beaucoup de joie.

Cams
le 11 oct. 2012
Merci pour ces comptes renuds! comme quoi Drothée c'est toujours faite remarquer même dans des petits rôles! c'est ça une étoile (ou future étoile!).

Il faudrai que je cherche dans mes archives mais j'étais moi aussi à la première de Mathias Heymann dans Don Quichotte! A l'époque je n'allais à l'Opéra qu'une fois par an (cadeau de Noël généralement) et c'est après cette représentation que j'ai décidé d'y aller régulièrement!

Mathias m'avait éblouie. Même si son jeu n'était pas très assuré, quelle technique, c'était magnifique! Pour mettre à l'aise son partenaire Aurélie Dupont avait forcé son jeu et ça lui allait très bien!

J'étais resortie enchantée de la représentation et était aussi allée faire ma "fan" à la sortie des artistes !

bilboette
le 11 oct. 2012
Très chouette idée que ce topic, Shana !

Je n'ai jamais vu Don Quichotte mais j'ai gardé dans un coin de mon ordi la plupart de mes impressions post-représentations : je les ressortirai à l'occasion des reprises !

Merci à vous deux pour vos critiques : c'est un plaisir à lire ! Je vous envie car vous aviez vu de belles distributions (Karl Paquette, Eleonora Abbagnato, Aurélie Dupont, Matthias Heymann, que des danseurs que j'adore ).

Valérie Beck
Administrateur
le 11 oct. 2012

le Don Quichotte de Richard Wilk qui m’a semblé un peu trop ordinaire et manquant du panache de Jean-Marie Didière . Mention spéciale à Fabien Roques qui fut un Sancho Pança désopilant à souhait.


Vous voyez Elisabeth, nous avions ressenti exactement la même chose

d'ailleurs, pour revenir à Fabien Roques, je ris encore lorsque je le revois dans Casse Noisette dans la danse des Aieux!
qu'est ce qu'il était drôle!
Voilà encore un sujet qui aura marqué profondément l'opéra, tout comme Jean Marie Didière!
Don quichotte n'est pas dansé, mais quelle présence!
tout comme lorsqu'il dansait la méchante sorcière de la Sylphide!
Cathy
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